La rosacée, également connue sous l’appellation de couperose, est une affection de la peau qui se manifeste par la survenue de rougeurs permanentes plus ou moins importantes sur le visage. Si dès le début de la manifestation, ce genre d’irritation peut parfaitement être traité, dans certains cas, il peut entraîner des complications qui pourront toucher, notamment les yeux de la personne atteinte. Tout savoir sur la rosacée oculaire.
La rosacée oculaire, c’est quoi ?
Dans 10% des cas, la couperose ou la rosacée est associée à une complication qui est d’une nature se traduisant à une atteinte oculaire, qui est appelée la rosacée oculaire. Il est particulièrement important de diagnostiquer cette affection le plus tôt possible chez la personne atteinte, et ce, dès l’apparition de ses premiers symptômes. En effet, si le malade ne reçoit pas de traitement adéquat suffisamment tôt, ses chances de développer plus tard de graves séquelles, notamment en ce qui concerne son acuité visuelle, sont très élevées.
A quels signes reconnaît-on la maladie ?
Plusieurs signes symptomatiques peuvent indiquer la présence de la rosacée oculaire chez un patient. Plusieurs parties de l’œil peuvent être concernées par l’affection, et les signes oculaires ne sont pas spécifiques, comme il est possible que ceux-ci atteignent plusieurs niveaux de gravité.
Les signes qui marquent les paupières
Les paupières sont les zones les plus courantes qui sont atteintes par la maladie. Les signes se traduisent par une forme d’inflammation qui se localise le plus souvent à la racine des cils. Cette inflammation du bord de la paupière s’appelle dans le langage ophtalmologique, la blépharite. Les glandes sont bouchées, une substance grasse commence à se solidifier et dans certains cas, a tendance à s’accumuler au bord de la paupière. Les yeux deviennent rouges, les paupières sont plus ou moins gonflées et le plus souvent particulièrement douloureuses.
Le patient peut ressentir une sensation d’irritation dans l’œil atteint, comme si un corps étranger se trouvait dans l’œil. Dans certains cas, une sensation de brûlure ou de démangeaisons, ou encore de sécheresse sont ressenties dans l’œil. Lorsque la blépharite devient chronique, l’apparition de chalazions ou d’orgelets récidivants est également constatée.
L’anomalie de la sécrétion lacrymale
La sécrétion lacrymale ne fonctionne pas comme il faut. L’œil malade est sec et la cause de cette sécheresse spécifique appelée hypolacrymie peut être diagnostiquée suite à l’étude de la mesure du temps de rupture du film lacrymal précornéen ou « Break Up Time ». Une mesure quantitative des sujets qui composent le film lacrymal, par l’intermédiaire du test de Shirmer, peut également démontrer l’anomalie de la sécrétion lacrymale.
La conjonctivite
Des signes de conjonctivite qui accompagnent une irritation palpébrale démontrent habituellement des symptômes de la rosacée oculaire. La conjonctivite fait d’ailleurs partie des anomalies les plus fréquentes de la maladie. En outre, elle représente le symptôme le plus bénin de l’affection, même si 3% des recherches sur la conjonctivite chronique aboutissent à la rosacée.
L’atteinte de la cornée
L’inflammation de la cornée, appelée la kératite est également une forme d’atteinte fréquente de la rosacée oculaire. Une érosion de la cornée peut apparaître suite par une exposition à l’air de la cornée. La friction engendrée par un clignement anormal de l’œil peut blesser la cornée. En outre, un positionnement caractéristique des paupières qui se traduit par une fermeture insuffisante des paupières, suite à la présence d’orgelet récidivant peut causer une ulcération. Une mauvaise position des cils, suite à un chalazion qui cause une orientation de ceux-ci vers la cornée peut porter atteinte à la surface oculaire, voire une perforation de la cornée.
Des troubles de la vision
Des troubles visuels ainsi qu’une sensibilité aggravée de l’œil malade face à la lumière sont également des symptômes qui indiquent une atteinte à la rosacée oculaire.
Quelles peuvent être les causes de la rosacée oculaire ?
Classification
La rosacée oculaire fait partie du groupe des blépharites. Plusieurs dénominations de ce type d’affection peuvent indiquer la rosacée oculaire, dans les publications ophtalmologiques. Ainsi, peuvent également désigner la rosacée oculaire : la blépharite chronique, la blépharo-kérato-conjonctivite séborrhéique, la kérato-conjonctivite chronique, la meibomiite, la meibomiite séborrhéique, la conjonctivite meibomienne, la conjonctivite séborrhéique, …
Certaines classifications se basent sur l’aspect de la paupière du patient, d’autres classifications s’appuient sur la qualité et la quantité de la sécrétion meibomienne, et d’autres reposent sur les résultats de tests par meibographie. Quoi qu’il en soit, toute recherche pathologique sur la maladie devrait reposer sur le dysfonctionnement des glandes de Meibomius.
Complications
Il est important de savoir que la rosacée oculaire est une affection qui ne risque pas de disparaître d’elle-même, si elle n’est pas soignée avec le traitement adéquat. Elle peut même entraîner des complications sérieuses surtout si elle survient fréquemment et de façon chronique :
La complication conjonctivale
Elle peut être particulièrement importante, notamment lorsqu’elle s’apparente à ce qu’on appelle la fibrose. Cette complication débute avec des sillons de couleur blanchâtre dans l’œil malade, qui peuvent prendre l’apparence de branches d’arbre ou encore de stries étoilées. Ensuite, des modifications de la structure des bords des cils sont observées : épaississements, irrégularités, présence anormalement importante de vaisseaux sanguins. Enfin, une position caractéristique des cils peut entretenir une inflammation conjonctivale, laquelle peut évoluer rapidement en kératite.
La complication cornéenne
Elle est représentée par plusieurs formes cliniques de la kératite. Si la partie inférieure de la cornée est la région la plus atteinte, cela s’appelle une kératite ponctuée superficielle. Des symptômes traduits par une forme d’assombrissement périphérique dans l’œil sont qualifiés de kératite interstitielle. Chez l’enfant, la lésion de la cornée reflète la lumière et est appelée la kérato-conjonctivite phlycténulaire. Les inflammations répétées et fréquentes sont particulièrement douloureuses et voire entraîner à moyen terme, une perforation de la cornée.
Traitements
Les traitements antibiotiques de la Rosacée Oculaire
La rosacée oculaire peut engendrer de graves problèmes pour le patient atteint qui ne reçoit pas de traitement médicamenteux. Une perte de la vision est le principal risque encouru par le malade. Les traitements généraux appliqués par les médecins consistent en des traitements par antibiotique. Les tétracyclines sont efficaces pour leurs propriétés anticollagénose, antichimiotactique et également antiangiogène qui luttent contre les bactéries. Les atteintes sévères de la cornée, les chalazions multi récidivants sont surtout traités par la tétracycline.
La doxycycline est le traitement par excellence des symptômes de la rosacée oculaire. Après la prise adéquate des doses prescrites de cet antibiotique, une amélioration des symptômes est observée en 1 à 3 semaines, selon le degré de gravité du cas traité.
Si le patient présente une intolérance aux tétracyclines, l’érythromycine peut s’avérer une bonne alternative. Toutefois, elle est moins active par rapport à la tétracycline. Les enfants et les femmes enceintes à traiter sont de parfaits sujets pour l’érythromycine. Seul le médecin sera en mesure d’adapter les doses à prendre, selon le poids et selon le type d’affection présenté par le patient.
Le traitement par massage des paupières
Exercer un massage systématique sur les paupières peut favoriser la diminution des symptômes de la rosacée oculaire. En effet, l’inflammation de l’œil et son aspect rouge sont dus en partie à l’obstruction des glandes mebiomiennes. Ainsi, un massage effectué deux fois par jour des paupières permet d’évacuer de manière mécanique la substance qui obture les glandes. Avant le massage, il sera nécessaire d’appliquer une compresse imbibée d’eau tiédie sur les yeux pour faciliter la désobstruction.
Le traitement local
Certains médecins prescrivent des traitements locaux pour soigner la rosacée. A base d’antibiotiques et présentés sous la forme de gel ou de collyre, ce genre de traitement a pour objectif de stopper l’évolution de la prolifération des bactéries localisées dans la paupière infectée. Afin d’optimiser l’action de ces traitements locaux, il est souvent recommandé d’associer les applications avec le massage des paupières.
Même si la rosacée oculaire ne met pas en danger pas la santé physique de la personne atteinte par l’affection, un diagnostic précoce de la maladie ainsi qu’un traitement ad hoc entamé à temps peuvent constituer un frein à son évolution. Cependant, diagnostiquer l’affection ne semble pas la priorité lors d’une consultation ophtalmologique. En effet, l’ophtalmologiste n’examine pas toujours systématiquement la peau du malade, et ne peut alors diagnostiquer une rosacée.
Ensuite, environ 20% des patients qui consultent, montrent initialement une affection oculaire. Ce qui contribue à différer le diagnostic de la rosacée. Par ailleurs, les critères qui favorisent le diagnostic de la rosacée sont quasiment inexistants, même ceux cytologiques.
La rosacée oculaire est une complication de la maladie cutanée qui est la rosacée ou la couperose. Ces complications oculaires résulteraient de ce que les ophtalmologistes appellent un « dysfonctionnement meibomien primitif ». Le dysfonctionnement survient quand la qualité de la sécrétion meibomienne du patient est anormale. En cas de rosacée oculaire, le mébium est plus riche en acides gras libres, lesquels irritent l’épithélium, tout en contribuant à la déstabilisation du film lacrymal. La sécrétion meibomienne devient plus visqueuse, et obstrue de ce fait les glandes de Meibomius, ce qui aboutit à l’irritation.